jeudi 23 août 2012

Jeudi 26 juillet : Les Alpes, étape 8

Ce matin, il fait beau. A 7H30, nous sommes à Guillestre pour prendre notre petit déjeuner. La nuit a été bonne au camping, même si je trouve que la terre est basse... et dure !
Pourtant, il nous faut avoir bon pied, bon oeil aujourd'hui car un morceau de choix nous attend : L'IZOARD ! Un col mythique du Tour de France.
Franchi pour la première fois par les coureurs du Tour de France en 1922 (Le Belge  Philippe Thys - 3 fois vainqueurs du Tour en 1913, 1914 & 1920, quand même...- y passa en tête cette année-là), l'Izoard devint un des juges de paix du Tour : 15 coureurs qui passèrent ce col en tête ramenèrent le maillot jaune à Paris !
Ce fut le cas d'Henri Pélissier en 1923, Jean Robic en 1947, Gino Bartali en 1938 & 1948 et bien entendu Coppi en 1949 et Bobet en 1953 & 1954 (J'en parlerai plus loin.).
Miroir du Tour 1972 : Eddy Merckx dans la Casse déserte
Si l'Izoard a perdu de son importance depuis les années 60, Merckx en 1972, Thévenet en 1975 et Van Impe en 1976 mirent un point d'honneur à franchir seuls en tête le géant des Alpes !
8H00, ce jeudi 26 juillet, à nous de jouer les géants de la route ! 
Kilomètre 0 , donc... Nous sommes bien au départ de la Boucle de l'Izoard que nous ne ferons pas en entier, nous avons l'intention de rebrousser chemin une fois atteint le col.
Pour commencer, nous devons suivre la vallée du Guil (d'où le nom de GUILlestre !). C'est une agréable route en corniche : ici aussi, nous préférons circuler à vélo qu'en voiture.
Et l'éclairage arrière est...
...recommandé !
Nous roulons au niveau de la rivière.
La pente est douce.
Pourtant la vallée est toujours bien encaissée. Par cette belle matinée d'été, l'approche de la véritable montée vers l'Izoard est bien agréable et nous permet de bien nous échauffer.
Avant Fort Queyras, deux options s'offrent à nous : continuer tout droit et gagner l'Italie par le col Agnel, ce sera pour une autre fois ; ou bien prendre à gauche, direction Arvieux et le col d'Izoard, c'est cette deuxième route que nous avons prévu de suivre.
C'est ici que les choses sérieuses commencent !
Et de nouveaux panneaux apparaissent qui jalonnent la montée du col de kilomètre en kilomètre, pour le meilleur (Au moins, nous savons où nous en sommes !) Et pour le pire (Qu'ils sont longs ces p... de kilomètres ! et que la pente est... pentue... Scrogneugneu !!!!)
Jusqu'à Arvieux, la montée est encore relativement facile.
Nous faisons une petite pause pour  lire l'heure (Attention : tenir compte de l'heure d'été...), remplir les bidons et admirer...
...ce magnifique four et cet...
...âne bâté qui accompagne une famille hollandaise (Nous ne sommes pas à l'Alpe d'Huez, donc pas de vélo pour les Hollandais de service : un âne !)


Et les pourcentages sont toujours supérieurs à 8% ! Dur, Dur ! Nous prenons de l'altitude...
Le Tour est passé ici l'an passé, je crois me souvenir qu'Andy Schleck avait attaqué dans les parages.

Il semblerait même que je sois connu dans le coin...







A trois kilomètres du sommet, la pente se calme, semble-t-il... Et c'est un choc !
Elle apparaît, nous allons descendre un petit peu...
C'est aussi beau que sur les photo de Miroir Sprint ou Miroir du cyclisme !


Nous roulons sur les traces des Géants, si petits ici !




Tous les grands champions sont passés ici mais l'Izoard rend hommage à deux d'entre eux, parmi les plus grands :
En effet, deux plaques sont apposées sur un rocher à la sortie de la Casse déserte.
Miroir Sprint 27 juillet 1951 
L'une honore la mémoire de Fausto Coppi qui passa en tête en 1949 (Il remporta le Tour 1949) et en 1951 (Je ne me lasse pas de cette photo !) au sommet de l'Izoard ;
Miroir Sprint Juillet 1950
l'autre nous rappelle le souvenir de Louison Bobet qui passa seul dans la Casse déserte en 1950 , 1953 et 1954. Ces deux dernières années, il ramena le  maillot jaune à Paris.
Lolo, quant à elle va bientôt inscrire un nouveau col à son palmarès !
Ce sera le col le plus haut de la série ! Youpi !!
Et une gentille cyclotte immortalise ce moment : Merci !
Pour le pique-nique, nous choisissons de redescendre un petit peu, pour profiter de l'ombre de ce petit arbre et surtout du paysage !

Heureusement le soleil nous accompagne : cela doit être un peu triste par temps gris...
Mais maintenant, il nous faut redescendre. Cela  se fera plus vite que la montée même si nous restons prudent et, avouons-le, un peu timorés...
A Arvieux nous apercevons un engin un peu bizarre : le "Frog tandem" ???
C'est un tandem, en forme de vélo couché à l'avant, pour madame, et en forme de vélo "normal" à  l'arrière, pour monsieur.
Angélique et Lionel sont à la recherche d'un hébergement pour la nuit et la gentille personne à droite sur la photo leur proposera de planter leur tente chez elle.
Ainsi, ils seront tout près demain matin pour monter l'Izoard. Il faut dire qu'aujourd'hui, ils ont franchi le col de Vars... et Allos avant !
Mais ce n'est pas tout... Il font le Tour du monde, sur leur drôle de machine ! 
Ils sont partis de New York en juillet 2011. Ils ont traversé les USA d'est en ouest.
Ensuite ce fut l'Amérique centrale (Mexique, Guatémala, Nicaragua...) puis l'Amérique du sud (Pérou, Bolivie, Argentine, Brésil...) et le 16 juin 2012, il ont pris l'avion à Rio pour l'Espagne.
Quand nous les avons rencontrés, ils avaient plus de 20 000 kilomètres dans les pattes et partaient vers la Russie !
Aux dernières nouvelles, ils étaient en Autriche, ils avaient à leur compteur 23 411 kilomètres et déjà visité 19 pays.
On peut suivre leurs aventures sur leur blog. 
Allez-y, ça vaut le coup !
Après avoir dégusté une bonne glace et une bonne bière, nous sommes retournés à notre camping de Guillestre.
Voilà pourquoi j'aime le vélo : on peut suivre les traces des Géants du Tour de France, croiser sur son chemin un tandem un peu bizarre qui fait le tour du monde et s'arrêter pour déguster une bière bien fraîche.
LE VELO, C'EST FORMIDABLE, NON ?

3 commentaires:

  1. Je n'ai pas vu passer les étapes 5,6 et 7: j'ai raté un truc?
    Et puis, même pas une photo!!!!
    C'est un peu court, Madame...

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  2. C'est vrai que ça donne envie, surtout de la façon dont tu en parles!!!

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  3. Régal des hautes-Alpes que j'aime tant !

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Merci beaucoup !