samedi 5 janvier 2013

Rideau

Parmi les travaux de couture de fin d'année, j'ai réactualisé les rideaux de la cuisine. Attention, il ne s'agit pas des rideaux de fenêtres. Mais des rideaux qui remplacent les portes de placard. L'idée m'était venue quand nous avons emménagé il y a une dizaine d'années, et qu'il fallait trouver une solution pour changer des portes de dessous d'évier. J'avais en mémoire des tables de mon enfance qui étaient ainsi habillées .... C'est-à-dire que j'ai fait comme avant. Oui, vous savez, ce qu'on désigne aujourd'hui pompeusement par l'anglicisme "vintage". Je suis allée vérifier auprès de mon copain Le Grand Larousse, en me disant que je ne trouverais pas ce mot dans cette édition de 1993. Et si, j'ai trouvé : "(nom masculin) vin de Porto, récolté les années exceptionnelles, et qu'on laisse vieillir pendant au moins dix ans". Mais ce n'est pas l'acception à laquelle je pensais, que j'ai trouvé sur Le Larousse du Net, plus à la page que le mien  : "Se dit d'un vêtement, d'un accessoire, etc., des décennies précédentes, remis au goût du jour (adjectif invariable)"

Qui a dit que ces dessins enfantins (Ikea ) ne sont pas appropriés dans une cuisine ? Vous vous trompez, les couleurs s'accordent parfaitement avec le papier peint.

Les motifs ont été positionnés dans tous les sens, ce qui a l'avantage de faciliter le travail de coupe. La majorité des tissus d'aujourd'hui sont imprimés de cette manière. Avec des petits motifs, ce n'est pas gênant qu'il soient sens dessus-dessous. Ici les grands motifs ne sont pas mis en valeur. Qu'à cela ne tienne, je devais pouvoir y remédier avec quelques chutes du tissu vert dont j'ai habillé le canapé. 

Il est maintenant temps de tirer un trait sur ce blog, qui n'est plus d'actualité : je suis dans ma 51ème année, j'ai rempli mon contrat des 50 cols. Il est temps de passer à autre chose.

RIDEAU

mardi 1 janvier 2013

BONNE ANNEE



Je vous la souhaite 

BELLE

AMOUREUSE
ELEGANTE
SPORTIVE

CREATRICE
GOURMANDE
CULTURELLE
ET REMPLIE DE PETITS BONHEURS

dimanche 30 décembre 2012

25 cols

Non, non, je n'ai pas bu une potion magique qui m'a permis de dédoubler le nombre des années ! Mais j'ai récolté seulement 25 cols ... de chemise.

Quand nous avions évoqué avec Marcia et Mickaël mon défi pour 2012, Marcia, connaissant mon goût pour la couture, avait pensé que j'allais créer quelque chose avec des cols de chemise. Son idée a fait son chemin et depuis le début de l'année je récolte les chemises usagées afin d'utiliser leur col.
Pour l'instant cette idée reste à l'état de projet. Tant que je n'ai pas visualisé dans ma tête comment je vais pouvoir agencer ces formes, je n'irai pas plus loin. J'avoue que je ne me suis pas encore trop creusée la cervelle car il me fallait au moins 50 cols pour que cela garde du sens. En plus il va falloir trouver une harmonie !
Finalement ce sera un projet pour ma 55ème, 60ème ... année. Ainsi vous allez y prendre part : ne jetez plus vos vieilles chemises (homme, femme), gardez-les moi précieusement.

Les cols photographiés sont tous des cols chemisiers, composés de deux parties : le pied et le tombant.
Il existe différents modèles de cols chemisiers, dont l'usage varie au gré des modes :
Ils font partie de la catégorie des cols montants, ils se portent ouverts ou fermés.

D'autres cols ne sont constitués que du "pied" :

Il ne faut pas confondre le col officier (en haut à droite) dont les bords ne se croisent pas
LARGENTON E. - Musée des Beaux Arts de Chambéry
(JOCONDE - Portail des Collections des Musées de France)
et le col Mao en haut à gauche. J'ai toujours pensé que ce col portait ce nom en référence au vêtement de Mao. Pour illustrer cela, je suis donc parti en recherche d'une photo sur le Net. Quelle surprise : le col de Mao ne ressemble en rien au dessin ci-dessus.

Mao en 1927 : cela ressemble plutôt à un col officier

Mao en 1957 par Marc Riboud : j'appellerais cela un col rabattu
Le dessin en question me fait d'ailleurs plutôt penser à la blouse de mon dentiste !

Les cols rabattus montent légèrement au-dessus de l'encolure. Ils se portent fermés et décollent un peu du cou. Ils allongent les cous peu élancés, ils sont recommandés pour les enfants et les personnes âgées.

Les autres catégories de cols sont :
le col châle

le col tailleur
C'est un des plus difficile à coudre. Le premier que j'ai monté était très coloré. Déjà ! J'ai cousu cette robe en 1990 ou 1991.
 Mais cela existe en plus sobre :
Christian Dior

Yves Saint-Laurent
Le second collabore avec la maison de couture Dior de 1955 à 1960 - il en devient le styliste en 1947 à la mort  De Christian Dior - avant de fonder sa propre maison de couture en 1962.
Si Christian Dior est le père du New Look, Yves Saint-Laurent , entre autre, accompagnera l'évolution de la société en marche avec son smoking pour femme en 1966.
Ces trois photos sont extraites du coffret "Une vie Saint Laurent" dans lequel Alain Chamfort, en 16 titres, chante Saint Laurent, de son enfance à ses adieux à la mode (offert par JP, une petite merveille).

Il y a aussi des cols plats, qui ne montent pas dans le cou et qui ne comportent pas de pied de col.

Les dessins du bas reproduisent la demi-forme à plat de chaque col. A vous de les faire correspondre.
Wikipédia indiquant que le nom "Claudine" provenait du col porté par l'héroïne de Colette, j'ai lu 

La photo est une carte postale éditée vers 1903, où Colette a revêtu la blouse de Claudine et son fameux col blanc. Mais dans le récit, le col de Claudine est décrit lors d'une inspection de Blanchot : "Il blâme toute coquetterie, et ses sourcils se froncent quand il voit un velours noir sur le cou blanc, ou des frisettes qui volent sur le front et les tempes. Moi, il m'attrape à chacune de ses visites, à cause de mes cheveux toujours défaits et bouclés, et aussi des grandes collerettes blanches, plissées, que je porte sur mes robes sombres" (p.118) 

Voici quelques collerettes au fil du temps
Je voudrais bien comprendre comment une collerette blanche s'est transformée en col Claudine (aujourd'hui ils ne sont pas systématiquement blancs, tout col rond et plat prend le nom de Claudine). Voilà  comment on fabrique des abus de langage ? A moins que je n'ai raté quelque chose à la lecture. Cela se rapproche tout de même du décalage entre la réalité et la représentation déjà évoqué au sujet du col Mao.
Les schémas utilisés dans ce message sont extraits de


Et si j'ai fait, un peu plus haut, le détour par la reproduction d'une peinture, c'est pour imiter le blog coupecouture.fr que je recommande fortement aux néophytes en couture, les explications y sont très claires.

6000 km

Petite sortie de 30 km aujourd'hui pour arriver un compte rond. J'ai battu mon record annuel. Les deux dernières années, j'ai dépassé de peu les 5500 km. En 2010, j'avais même réussi l'exploit (sans le faire exprès) de comptabiliser 5555 km. Un joli chiffre ...
Vous avez donc la signification du - presque - compte-à-rebours qui apparaissait à droite de l'écran depuis quelques temps.

mercredi 26 décembre 2012

Le chapeau de feutre

Je me replonge dans le livre acquis lors de notre visite au musée du chapeau de Chazelles-sur-Lyon le 16 juillet afin de légender les photos prises lors de cette visite .
Mais tout d'abord un peu d'histoire. "La corporation des chapeliers figure dans le livre des métiers d'Etienne Boileau au XIIIème siècle. [   ] Elle se divise au Moyen Age en plusieurs branches : chapeliers de fleurs, de paon, de feutre, de coton, faiseuses d'orfrois (étoffe brodée d'or) et fourreurs de chapeaux.[   ] Les chapeliers de feutre se substituèrent donc insensiblement à tous les autres corps de métiers et devinrent plus nombreux. Sous l'ancien régime, le petit atelier prédomine. Les procédés et l'outillage sont très rudimentaires et la spécialisation des chapeliers inexistante. [   ] L'ouvrier dénommé fouleur trie et mélange la matière première, bastit  la cloche qu'il feutre puis forme. [   ] La transformation  parfois même la teinture, sont effectuées par les chapeliers installés en ville. [   ] 
Jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, les ouvriers travaillent la laine, le poil de chameau, de veau, de chèvre, ce qui donne des chapeaux tout à fait grossiers. Ils emploient également le feutre de castor pour les feutres de bonne qualité. Toutes ces fibres animales s'agglomèrent naturellement entre elles, sous l'action du frottement, de l'humidité et de la chaleur. L'utilisation du poil de lapin et de lièvre ne sera possible qu'à partir de 1730, avec l'introduction en France d'un procédé anglais. Les centres de fabrication du chapeau de laine sont situés en Normandie, dans l'ouest de la France, dans le Forrez et le Lyonnais. [   ]
Jusqu'en 1850, on note peu de changement du point de vue technique, mais le port du chapeau va se généraliser. [   ] Le chapeau de feutre se répand considérablement et est toujours réalisé dans la région lyonnaise. [   ]
L'évolution technique se précise vers le milieu du XIXème siècle. L'Exposition universelle de 1855 marque le départ de la transformation de la fabrication. Quelques machines sont introduites, essentiellement pour les premières étapes de la chaîne opératoire du feutre. [   ] Le développement sera timide, et jusqu'en 1890, l'industrialisation progresse peu. [   ]
La transformation de la chapellerie manuelle en industrie mécanique engendre la catégorie professionnelle des aides ouvriers, recrutés en majeure partie dans le prolétariat rural. [   ] Par la suite, le machinisme va s'étendre [   ] à l'ensemble du processus de fabrication. L'Exposition de 1897 et celle de 1900 à Paris présentent pour la première fois des machines réalisant la fabrication complète du chapeau de feutre. [   ]
A Chazelles-sur-Lyon, on dénombre 30 fabriques en 1872 occupant 1200 ouvriers et seulement 17 maisons en 1890 employant 1800 ouvriers. [   ] Au début du XXe siècle, Chazelles-sur-Lyon connaît son apogée et devient la principale cité de production du chapeau de feutre de luxe en France (28 usines et 2 500 ouvriers en 1930).
Après la première guerre mondiale, les centres feutriers sont beaucoup moins nombreux, mais emploient encore la moitié des chapeliers de France : 6500, dont un sixième à Espéraza, un tiers à Chazelles-sur-Lyon et le reste à Bourg-de-Péage et Nogent-le-Rotrou. La mode des années soixante porte un coup fatal au chapeau et donc à son industrie. Peu à peu, les usines ferment. [   ]"
 Le dernier établissement de Chazelles-sur-Lyon a fermé en 1997.

Venons-en maintenant à la fabrication du chapeau de feutre. "Sa qualité dépend en premier lieu de la matière première. [   ] Les peaux de lapin subissent plusieurs opérations dans un établissement spécialisé : la couperie de poils, dont le secrétage, qui est une opération fondamentale car il va non seulement donner au poil son pouvoir feutrant, mais il peut aussi modifier la qualité du feutre et certaines tâches spécifiques en chapellerie. [   ]
En effet, la fabrication du chapeau de feutre s'effectue en 13 étapes distinctes, qui nécessitent "un personnel qualifié répartit en plusieurs métiers. [   ] Cette spécialisation tend aujourd'hui à faire place à une relative polyvalence en raison du nombre très réduit des effectifs. 

PRÉPARATION ET CHOIX DU POIL : Les poils arrivent dans des sacs en papier de 2,5 kg. A chaque arrivage, ce poil subit trois vérifications : "à la vue", "au toucher" et "à l'essai". La bonne production d'une entreprise dépend du choix du poil et des mélanges effectués. [   ] Ce sont bien souvent les patrons qui s'occupent de ce travail délicat. [   ]

LE SOUFFLAGE DU POIL a pour but de nettoyer, d'ouvrir le poil pour le débarrasser de toutes ses impuretés. Une machine appelée souffleuse effectue ce travail.  
D'une longueur de 6 mètres pour 2 mètres de large, elle est constituée de nombreux compartiments contenant des cylindres perforés et des rouleaux à pointes acérées. Par un procédé de ventilation, elle va permettre l'élimination des jarres, poils grossiers, poussières, petits morceaux de peaux.

LE BASTISSAGE consiste à réaliser une cloche de taille quatre à cinq fois supérieure à celle du futur cône de feutre qui sera transformé en chapeau dans les ateliers suivants.
Bastisseuse en bois et cuivre
Le travail s'effectue à deux. Le peseur  à l'extrémité de la machine, pèse et étale sur un tapis la quantité de poil nécessaire pour obtenir la cloche désirée [   ] pendant que l'ouvrier bastisseur, à l'avant de la machine, place le cône métallique approprié et ferme les portes, entraînant ainsi le déclenchement du mécanisme.
Le poil s'achemine alors au-dessus du cône perforé. Sous l'effet d'une forte aspiration à la base du cône, le poil va s'y déposer en une couche légère et uniforme. Le bastisseur ouvre les portes et arrose le cône garni de poils en tirant sur une manette. [   ] L'eau est chauffée à 60° et permet aux poils de s'agglomérer. Quand la cloche est suffisamment traversée d'eau, l'aspiration est coupée, et dans le même mouvement, l'ouvrier la dégage délicatement [   ] puis la plie dans une serpillière humide."


Moule pour un béret
 Nous apercevons sur cette photo plusieurs moules, dont un incurvé. Il s'agit d'un moule pour chaussette : pendant la seconde guerre mondiale, les usines de Chazelles-sur-Lyon ont été réquisitionnées par les Allemands. Ils ont commandé la fabrication de chaussettes selon ce procédé, qui permettait de garder les pieds au sec.

"LE SEMOUSSAGE est un premier feutrage manuel. 
Le semousseur se tient devant une table chauffante située à hauteur de sa taille. Placée en pleine lumière, la surface de travail est disposée de telle sorte que les cloches de feutre sont parfaitement éclairées. L'ouvrier déplie ses cloches sur une grande toile de laine rectangulaire appelée feutrière, une par une, en rentrant les têtes (sommet du cône). Elles sont ensuite roulées en tous sens sur la table de fonte chauffée progressivement à la vapeur. Pour "marcher ses chapeaux", le semousseur les croise, évitant ainsi qu'ils se collent entre eux. A l'aide d'une brosse qu'il trempe dans un bac, il humecte sa feutrière. Les cloches vont perdre trois à quatre centimètres et devenir plus résistantes. Après avoir accompli ce travail, l'ouvrier contrôle la régularité du feutre en examinant chaque cloche par transparence devant la fenêtre ; les moindres défauts, même peu apparents, sont  appréciés et corrigés, sans quoi, lors des opérations suivantes, les cloches imparfaites ne pourraient être ni foulées, ni formées. [   ]

LE FOULAGE fut manuel avant d'être remplacé au début du XXème siècle par le foulage mécanique. 
Le feutrage manuel se pratiquait autour d'une table à 3, 4 ou 5 places. Les cuves étaient chauffées à l'origine au bois. Un homme appelé galifard était chargé d'allumer le feu et de l'entretenir durant la journée. Il s'occupait également de remplir les cuves d'eau chaude et de vitriol. La cloche devait être préalablement caillotée à mains nues. L'ouvrier fouleur pressait et roulait la cloche sur le plan de travail en bois disposé au-dessus de la cuve. Puis, à l'aide de manicles - pièces de bois qui épousaient parfaitement la forme de la main - il venait serrer le cône de feutre, le frottait, tout en prenant bien soin de le tremper de temps à autre. Ce travail, très pénible, toujours effectué par des hommes, était payé à la pièce, rapportait un salaire élevé et était très considéré ; ceci explique que la machine a longtemps été rejetée par les ouvriers et aussi tardivement installées dans certaines fabriques.

Le foulage mécanique s'effectue par "passées" ou "foulonnées". Environ 54 cloches sont installées sur un tapis. Elles se chevauchent et sont conduites entre deux rangées de rouleaux superposés. Très fragiles, elles sont d'abord "caillotées". Les deux rangées de rouleaux striés tournent à faible vitesse.   Un simple filet d'eau les arrose. Cette opération dure environ deux heures. L'ouvrière, debout devant le tapis, déplie et replie les cloches afin qu'elles ne se collent pas entre elles. Le feutre se trouvant ainsi raffermi va ensuite pouvoir supporter le foulage proprement dit. La fouleuse comporte des rouleaux constamment animés d'un mouvement de rotation autour de leur axe et d'un mouvement de va-et-vient suivant cet axe. Les cloches sont arrosées d'eau chaude, coulant sans interruption, additionnée d'une solution d'acide sulfurique. [   ] Sous l'action du frottement, de la température de l'eau et de l'agent feutrant, les cloches vont diminuer des deux tiers de leur grandeur primitive. Lors du passage des cloches, l'ouvrière fouleuse effectue durant deux à trois heures, le croisage et le décroisage de celles-ci, en veillant à les passer différement à chaque fois : "de tête", "de bord" puis "de flanc". 

Le foulage est une étape très  importante car un feutre bien foulé est fin, résistant, homogène, élastique à la chaleur, inextensible, indéformable à froid et imperméable.

LA TEINTURE est l'une des opérations les plus délicates. [   ]  Le teinturier doit être capable de maîtriser les nombreux problèmes et connaître tous les paramètres : qualité du poil de lapin, de l'eau, du feutrage ... Le dosage est empirique. Les cloches peuvent être immergées en vrac dans des cuves en inox où s'effectue un brassage automatique, ou bien immobilisées sur des cônes en inox perforés ; une pompe oblige alors le bain à les traverser.
L’ÉTIRAGE DE TÊTE OU CONAGE  est un premier dressage rudimentaire. La cloche, chauffée à la vapeur, est présentée sur la "gingueuse", machine munie de véritables doigts de fer dont le rôle est de casser la pointe, d'élargir le fond. Ce travail est ensuite accentué par l'ouvrier qui étire à nouveau la cloche sur un cône en bois posé sur un trépied.

L'APPRETAGE est effectué par une apprêteuse formée d'un injecteur d'apprêt et de deux cylindres entre lesquels la cloche va être pressée. Les cloches apprêtées séjournent ensuite une nuit entière dans une chambre chaude.

En fonction de la forme définitive du chapeau, certains cônes vont subir un ABATTAGE DES BORDS.

LES FINITIONS : ensemble d'opérations qui donnent à la surface du feutre son aspect définitif :qui s’appellera : taupé, flamand, ras, daim, antilope, mélusine.

LE FORMAGE : 



Le formage peut aussi se faire à "la pédale". Ce sont des machines chauffantes en métal, permettant un pressage rapide du feutre. 

LE BOCHONNAGE consiste à donner à chaque chapeau d'homme la forme définitive des bords. Le feutre est renversé sur un collier  et bloqué avec un "ovale à vis" en bois. Recouverts d'une patte humide appelé finette, les bords sont repassés au fer. Puis l'ensemble est pressé sous un sac de toile rempli de sable et chauffé.

LE GARNISSAGE est effectué exclusivement par des femmes. 
 
Après avoir replié le bord du chapeau ou placé un galon (bordure à cheval), la garnisseuse-piqueuse, travaillant à la machine à coudre, pose : un cuir pour un chapeau d'homme ou un gros-grain pour un chapeau de femme, une entrée de tête, un galon extérieur.

Voilà, la visite, qui fut un émerveillement  est terminée. Comme moi, vous ne regarderez peut-être plus les chapeaux avec le même oeil ...
Le chapeau passe au moins dans 13 mains avant d'avoir sa forme définitive. Enfin, passait. Car on peut penser qu'aujourd'hui la mécanisation a réduit le nombre d'étapes.
Ce savoir-faire nous éclaire aussi sur l'espérance de vie de nos aieux : le mot "pénibilité" prend ici tout son sens. Beaucoup de ces ouvriers ont dû mourir de maladies professionnelles.

Pédaler pour les autres

Jean-Pierre l'a déjà fait pour le Téléthon et pour l'association Julien et Jonadev

PBP du petit kangourou vert et kermesse), moi pas encore. Un projet pour plus tard ...

J'ai d'ailleurs trouvé un modèle : EN VELO SIMONE . Cela change des revues de presse et autres outils  pour activer la mémoire des personnes âgées résidant en maison de retraite (genre "baccalauréat" que je hais dans ce contexte).

Bon voyage en Morbihan.

dimanche 16 décembre 2012

L’impressionnisme et la mode

Journée parisienne hier. Le musée d'Orsay met à l'honneur jusqu'au 20 janvier 2013. Une visite s'imposait, que j'ai effectuée avec Christiane.

Jeune dame - 1866
Edouard Manet
 Mon cher "Grand Larousse" m'indique que l'impressionnisme est "une école picturale française, qui se manifesta notamment, de 1874 à 1886, par huit expositions publiques à Paris. [...] Ce mouvement artistique apporte, dans le dernier tiers du XIXème siècle, les premiers bouleversements de l'art moderne. Avec le parti pris de travailler sur le motif, en plein air, et la primauté accordée à la sensation de l'artiste, le temps est introduit dans la peinture : tout ce qui est changeant (ciels, eaux, feuillages ...), tout ce qui transforme les choses (lumière, saison, heure ...), tout ce qui est transitoire (neiges, brouillards, aurores, crépuscules ...) est au centre des préoccupations des impressionnistes. Renonçant à dessiner les contours et bannissant le noir, les "terres", les gris et le blanc pur, ils recherchent des "vibrations colorées" par juxtaposition de touches de plus en plus fragmentées de couleurs primaires et de leurs complémentaires ; le mélange n'est pas obtenu sur la palette, mais naît d'une sensation optique qui tend à dissoudre les formes. [...] A vrai dire, l'impressionnisme n'a pas été une école, mais plutôt une recherche commune qui a marqué les plus fortes personnalités sans entraver l'expression de leur génie propre."
Les impressionnistes sont : Manet, Monet, Cézanne, Renoir, Caillebotte, Degas, Pissaro, Bazille, Sisley, Tissot.

Le musée d'Orsay invite le visiteur en ces termes : Soucieux de rendre compte de la vie contemporaine, l'impressionnisme a privilégié la représentation de la figure humaine dans son milieu quotidien et saisi l'homme "moderne" dans ses activités habituelles, à la ville comme à la campagne.

Bien qu'ils ne s'attachent pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l'habit, les impressionnistes n'en rendent pas moins compte des modes et des attitudes de leur temps. Ils y parviennent par leur volonté de considérer le portrait comme l'instantané d'un homme dans son cadre familier, par leur capacité à renouveler, du double point de vue de la typologie et de la topographie, la scène de genre et surtout par leur attention à "la métamorphose journalière des choses extérieures", pour reprendre l'expression de Baudelaire.
De leurs positions esthétiques, la réalité de l'homme des années 1860-1880 et de son habit subit une incontestable transfiguration.


L'exposition se déroule en 10 thèmes :
Diffusion et essor de la mode - Le phénomène de la mode  - Prospérie de Fleury et sa robe  - Femmes chez elles - Intimité - L'homme du  monde parisien - Artistes et hommes du monde -
Voir et être vu

Plaisirs du plein air

Ces deux tableaux ont été réalisés par James Tissot (1836 - 1902). Bien entendu en carte postale (scannée ici), cela ne rend pas grand-chose. Mais je vous assure que la peinture impressionniste est impressionnante : on croirait avoir une photo sous les yeux. Tous les détails sont parfaitement rendus.  Le ruban bleu devait être en taffetas moiré. C'est un tissu dont l'aspect change en fonction de l'angle de vue. Le chatoiement des tissus, les plis et replis, tout y est. Le corsage en dentelle de la dame en jaune laisse voir la délicatesse de la peau ... Cela laisse admiratif : comment ont-ils faits pour pouvoir être autant dans la précision et la finesse ? La robe jaune (à cette époque, les robes pouvaient être unies, mais elles étaient rehaussées par des rubans, des galons, des ruchers, des plis, des passementeries, des perles brodées...) amène une autre question : comment pouvait-on s'asseoir avec une telle tenue ?

Je ne vous étonnerai donc pas si je vous dit que cela fut un régal pour mes yeux et mon âme ... Il y avait aussi des chapeaux (thème intitulé "Le Bonheur des Dames").









Les deux premiers thèmes ont fait écho à mes recherches autour de l'histoire de la mode et des revues de mode. Et comme pour me rendre au musée d'Orsay, j'ai remonté les bords de Seine à pied depuis Bercy, j'ai pu flâner devant les bouquinistes et je me suis offert (sans me ruiner) un exemplaire de 1877 de :

Ce qui me donne des idées pour ... un futur blog ?