50 cols dans l'année ! Alors nous avons commencé dès aujourd'hui par cette première sortie en 2012 et nous avons parcouru 61 kilomètres !
Mais il faut d'abord répondre à cette question : Qu'est-ce qu'un col ?
Pour ce qui nous intéresse, voici la définition fournie par le Grand Larousse en 5 volumes (ça pèse lourd...) :
"Partie déprimée d'un relief, d'une arête montagneuse, souvent utilisée pour passer d'un versant à l'autre."
Cela ne signifie pas, bien entendu, que le grimpeur de cols doit être dépressif, sauf si c'est un sprinter égaré en montagne, auquel cas, il a toutes les raisons d'être dépressif.
Mais cela tend à éliminer de notre challenge quantités de côtes, montées et ascensions qui ne permettent pas de passer "d'un versant à l'autre par une partie déprimée".
Ainsi, les montées du Ventoux, du Puy de Dôme, de l'Alpe d'Huez ne pourront pas être prises en compte dans notre quête des 50 cols dans l'année 2012...
Par contre la montée vers le col de Laval (181 mètres) à la limite des départements de l'Aube et de la Marne sur le camp militaire de Mailly est bien notre COL N° 1 !
Nous avons donc pris la voiture ce matin pour nous rendre au village du Chêne dans l'Aube. Le temps était incroyablement doux et le crachin menaçait. Pour un peu nous nous serions crus en Bretagne...
Nous avons pris la route de Lhuître. Rien à voir avec la route touristique autour de la Ria d'Etel qui porte ce nom .
Ce village nous permet de rester dans l'ambiance festive des derniers jours...
Et en plus, Laurence a remarqué qu'une rue de ce charmant village porte ce nom qui nous donne un peu la... nausée !
Adieu foie gras, bûche, dinde et... huîtres !
Pédalons pour retrouver la forme !
Cette charmante bourgade donne à voir une magnifique église, l'occasion de nous arrêter et de faire un peu de tourisme religieux avant d'entamer la rude ascension qui nous attend !
Dédié à sainte Tanche (Serait-ce la sainte patronne des pêcheurs ?), l'édifice monumental, bâti entre le douzième et le seizième siècle, est superbe. Le matériau utilisé est la craie.
Sous l'auvent en bois de cette entrée, trône une Vierge qui tient le corps du Christ dans ces bras.
L'intérieur de l'édifice est richement décoré.
Les vitraux du chevet racontent divers épisodes des évangiles : de vraies bandes dessinées !
A gauche du choeur, un magnifique retable de pierre, surmonté d'une statue de Sainte Anne, raconte trois scènes de la passion du Christ : le portement de la Croix, la Crucifixion et la Résurrection.
Sculpté au seizième siècle, c'est vraiment splendide.
Certains chapiteaux de piliers sont également décorés de sculptures moins sacrées me semble-t-il.
Quel personnage est représenté ici ? Quelle jeune fille a servi de modèle au sculpteur ?
Comme dans tous les villages de cette région, le cimetière se trouve autour de l'église.
Mais il nous faut reprendre la route et on notera que pour ce Premier de l'an, j'ai revêtu ma jaquette à queue-de-pie...
Sur la route de notre premier col de l'année, nous apercevons une petite chapelle dédiée encore à cette chère Tanche qui était, selon une légende mérovingienne, originaire d'Antioche en Syrie. Décapitée par un serviteur qui voulait abuser d'elle, elle aurait pris sa tête sous son bras( Ce qui en fait une sainte "céphalophore"...) pour venir s'effondrer dans le val de Lhuîtrelle, la petite rivière qui court dans la région.
Combien y-a-t-il aujourd'hui de petites Tanche en Syrie qui tombent sous les coups des serviteurs de la dictature ?
Mais, cessons ces considérations, philosophico-culturo-religio-géopolitiques pour revenir à notre sujet du jour : Grimper au col de Laval, situé dans le camp militaire de Mailly.
C'est là-bas, tout au bout de cette ligne droite ! Laurence commence à penser au sprint... Car en effet, le col de Laval est un col de sprinter. Impossible de déprimer en grimpant (si peu...) ici. Vent dans le dos en plus. C'est un col pour de rire, même pas une répétition générale...
Il ne lui reste plus que 49 cols à gravir, il y a de quoi être contente !
Y'a d'la joie !!!!!
Après une longue descente, et un nouvel arbre solitaire comme je les aime...
... nous franchissons la petite rivière du Puits à Saint Ouen Domprot.
Ici aussi l'église est monumentale.
Nous continuons ainsi à rouler vent dans le dos jusqu'à Somsois avant de changer de direction et de nous retrouver nez au vent !
Pour prendre la direction de ce village champenois.
Encore une église et encore une statue...
Et près e l'église un arbre : il y avait longtemps !
Le retour à Saint Ouen est pourtant plus facile que prévu et nous repartons à l'assaut du col de Laval par l'autre versant. S'il s'était agi du Tourmalet, nous ne l'aurions pas fait !
Face au vent et dans le crachin, notre progression est moins "triomphale"...
En passant à nouveau devant le champ de tir, j'ai une petite pensée pour tous les bidasses qui ont passé Noël ou le 31 décembre dans les casernements de ce camp au milieu de nulle part : Vive la France !
Et Laurence passe au sprint encore une fois devant le panneau :
Et c'est la descente sous la pluie.
Puis nous revenons tranquillement à notre point de départ.
Nous avons donc bien commencé notre année cycliste sur des routes que nous ne connaissions pas (ou peu).
C'est un bon début pour un nouveau blog...
...un blog de montagne, la montagne comme la dessinait Pellos en... 1959.