dimanche 25 novembre 2012

Les fonctions du chapeau

Le Larousse Ménager (j'ai sous les yeux l'édition de 1955) nous donne les informations suivantes :
"Partie du vêtement qui couvre et orne la tête.  Un chapeau est nécessaire pour préserver la chevelure et la mettre à l'abri des impuretés de l'air. Il protège des intempéries durant la mauvaise saison et, en été, ses bords abritent les yeux et la boîte crânienne des rayons du soleil.
De toutes les parties du costume féminin, il n'en est pas une qui soit plus tributaire des caprices de la mode. [...]
Un chapeau doit embellir une femme ; pour cela, il faut tenir compte des lignes de son visage pour corriger ce qu'a d'excessif ou d'effacé telle ou telle partie de ce visage et mettre en valeur, au contraire, une ligne noble ou un contour plein de grâce. Enfin, un heureux assemblage de couleurs, une forme en harmonie avec le costume sont la marque du bon goût."

Il faut ajouter à ces fonctions de protection et d'embellissement la fonction sociale.

Ce livre , paru en 2000 et écrit par Nicole Le Maux, collectionneuse qui a réuni quelques 500 chapeaux de 1780 à nos jours, présente cette fonction ainsi (p. 56 et 57):

"L'importance du chapeau sur le plan social s'est imposée dès 1789 : les aristocrates, les bourgeoises ont peu à peu délaissé le bonnet, du moins à l'extérieur, pour se parer du chapeau. Seules les femmes du peuple conservaient le bonnet : «Laissez le bonnet du hameau pour le joli chapeau Deville» chantait-on pendant le Directoire.
Le chapeau révèle non seulement le goût mais aussi le niveau social voire culturel. Le peintre Maurice Delondre en donne une charmante illustration dans son tableau intitulé «Dans l'omnibus», 1890 : l'œil est irrésistiblement attiré par la coiffure des trois femmes qui signale leur position sociale. A côté de la paysanne aux mains nues, coiffée d'un bonnet, l'élégante aux longs gants noirs porte une capote nouée sous le menton ; en face d'elle, une bourgeoise, aux longs gants clairs, assise près d'un carton à chapeaux, porte un petit chapeau rond fieuri.
Le chapeau peut aussi signaler la provinciale à Paris : rien n'est plus désastreux et le Guide dit conducteur parisien, en l83O, insistait auprès des provinciales en visite à Paris : «Qu'elles ne s'avisent pas de vouloir conserver les chapeaux mal faits ou les robes mal taillées de la province : ce serait se donner un ridicule affreux... il est presque ridicule de garder à Paris un chapeau et des souliers venus de province.»
En 1902, la Mode illustrée souligne, parmi les judicieux conseils dont elle abreuve ses lectrices, celui-ci : « Si la question du chapeau n'est en aucun temps négligeable, elle prend, avec le mois qui commence, une extrême importance. C'est maintenant en effet, que s'ouvre l'ère des visites, des matinées de tout genre, des ventes et fêtes de charité. C'est maintenant aussi que nous entrons dans la période brillante des concerts et de la saison théâtrale : autant de circonstances où le chapeau est appelé à jouer un rôle capital dans la toilette, à laquelle il peut et il doit fournir un précieux contingent d'élégance. Il faut donc que vous sachiez, Mesdames, ce qui se porte actuellement, et que vous soyez au courant des nouveautés qui ont surgi depuis peu.»
Simone de Beauvoir, dans Les Mémoires d'une jeune fille rangée, témoigne qu'en 1920 «une jeune fille bien vêtue mais qui ne portait pas de chapeau : à l'époque, c'était tout à fait incorrect ...»
On n'imagine pas, dans un roman contemporain, un détail tel que celui que donne François Mauriac, dans Thérèse Desqueyroux, en 1927 : «Anne de la Trave avait un manteau de petit gris, un chapeau de feutre sans ruban ni cocarde, «mais, disait Mme de la Trave, il coûte plus cher sans la moindre fourniture, que nos chapeaux d'autrefois avec leurs plumes et leurs aigrettes. C'est vrai que le feutre est de toute beauté.  Il vient de chez Lailhaca, mais c'est le modèle de Reboux [modiste de 1860 à 1920]».
"En 1968, la fonction sociale du chapeau s'estompe ; le chapeau devient un objet de rêve, de fête" explique le modiste Jacques Pinturier - rôle nouveau, séduisant, mais réducteur, sauf si l'on considère que "mode" et art se rejoignent." 




Dans ce livre, LE CHAPEAU est présenté comme UN ACCESSOIRE CHARGÉ DE SENS
Accessoire capital dans l'histoire du costume, le chapeau a connu, comme d'autres, des succès divers, passant de la plus grande laveur à un délaissement de plus ou moins longue durée. Son histoire est inévitablement liée aux événements historiques, économiques et sociaux. 
 Le chapeau exprime une opinion politique. La venue à Paris du populaire Benjamin Franklin, père de l'Indépendance américaine, coiffé d'un haut-de-forme, lance ce modèle repris ensuite par tous les révolutionnaires alors que les élégants royalistes, les «muscadins», continuent à se coiffer d'un tricorne et à porter la perruque poudrée. Il indique une attribution, un grade, il est un signe. Le bicorne prend une importante nouvelle sous le Premier Empire, qui dote tous les corps de l'Etat d'un costume officiel de cérémonie. Les éléments de base (cocarde, ganse, bouton) permettaient alors l'identification du porteur.
Il marque une position sociale. La hauteur du hennin, coiffure féminine du Moyen Age, différait selon le rang de la personne ; il en était de même pour la coiffure régionale. Cette dernière pouvait être plus ou moins haute, avoir plus ou moins de rangées de dentelle.
La représentation sociale d'une coiffure a souvent évolué selon les époques. Ainsi, au début du siècle, la casquette, caractéristique des classes ouvrières, est ensuite adoptée pur les classes aisées. Les gentlemen l'utilisaient pour voyager ou pour pratiquer un sport. Le chapeau melon, considéré comme coiffure négligée dans les années 1860. devient le chapeau de cérémonie par excellence après la guerre de 191 1-1918, lorsque le haut-de-forme est délaissé par tous les hommes. A certaines périodes. se coiffer d'un melon, d'un feutre mou ou d'une casquette exprimait bien un attachement aux valeurs et aux coutumes sociales, tout comme le rejet du couvre-chef, quel qu'il soit, dans les années 1960, correspondait au refus des contraintes et à une soif de liberté. 
II est aussi un symbole. Le bonnet phrygien été adopté par les sans-culottes comme l'insigne de la liberté. A l'origine, il avait été porté par les soldais perses puis par les Phrygiens, soumis par les Perses. Après sa conquête par Alexandre, la Phrygie fournissait à la Grèce un fort contingent d'esclaves qui se coiffaient du bonnet phrygien. Tout d'abord symbole de l'esclavage, il devint celui de l'affranchissement."

Le port du chapeau a de tout temps été lié aux convenances, à l'étiquette, en témoigne ce calendrier paru dans "L'évangile profane de la comtesse de Tamar : La Mode et l'Elégance"(1906).

Et aujourd'hui ? Depuis le vent de liberté qui a soufflé dans les années 70, le port du chapeau n'est plus une obligation sociale. Avec elle ont disparu les usages qui y étaient attachés, ainsi que leurs significations. Les précis de savoir-vivre et autres étiquettes ont depuis longtemps été relégués aux oubliettes. 
Enfin, pas vraiment. Car un certain nombre d'usages relève tout simplement de la politesse, base du savoir-vivre ensemble et du respect d'autrui. Encore que la notion de respect soit facilement galvaudée et mise à toutes les sauces. Le respect est peut-être aussi une notion qui a à voir avec le ressenti.
Dernièrement, je me suis étonnée de comportements que j'ai qualifié de discriminatoires : dans l'enceinte d'un lycée, il a été rappelé à un jeune homme qu'il devait ôter sa casquette, alors que cela fait belle lurette que j'en franchis le portail coiffée d'un chapeau sans que l'on m'en fasse la réflexion. Discrimination anti-jeune ou discrimination anti-vieille ? Ou plus simplement passe-droit liée à mon statut ? Moi qui aime les situations équitables, mais aussi porter un chapeau, cela ne pouvait que m'interpeller. Depuis je cherche une explication.
Il semblerait que depuis 2004 ait été introduit un nouvel article dans de nombreux règlements intérieurs scolaires : l'interdiction de tout couvre-chef, soit pour faire écho à la loi sur la laïcité qui interdit tout port de signe ostentatoire (dont le voile), soit pour renforcer le respect dû au corps enseignant.
A vérifier, mais je suis peut-être en infraction (à l’insu de mon plein gré). A moins que l'usage ancien, qui voulait qu'un homme se découvre alors que ce n'était pas attendu d'une femme, se soit incrusté dans la mémoire collective de manière à ce qu'il ne me soit pas reproché de porter un chapeau ?
Et si j'osais une opinion pour explication (d'autres diraient un jugement) où la modestie n'a pas sa place : l'élégance du chapeau l'emporte largement sur le mauvais goût de la casquette portée la visière sur la nuque ou posée sur le haut du crâne. Autre différence de taille : le jeune porte sa casquette de la sorte pour se faire reconnaître par ses pairs et "être" dans la norme, alors que je cherche avant tout à me faire remarquer !
Ah, j'oubliais une autre différence de taille : j'ôte mon chapeau lorsque je m'installe, alors que le jeune a souvent besoin qu'on lui rappelle cette règle élémentaire.







mercredi 21 novembre 2012

21 novembre 2012

Ce message est plus particulièrement destiné à l'ami Mickaël qui adore jouer et qui semble s'impatienter. Tout vient à point à qui sait attendre ...

Question du jour : Quelle est la particularité de cette date ?

Réponse à une question parue dans le message du  22 septembre 2012 :

Comment appelle-t-on communément ces fleurs ? Où les ai-je cueillies ?
Je les ai cueillies à Donville les Bains lors du week-end passé à Granville, en souvenir de nos vacances bretonnes,  lorsque j'en ramassais dans les dunes d'Etel et d'Erdeven.

C'est une graminée que l'on trouve à l'état sauvage dans les dunes et les terrains sablonneux. Je l'ai toujours nommée "POMPON". Mes recherches sur la toile m'ont permis de découvrir son nom savant : lagurus ovatus. Et elle est également appelée : Queue de Lièvre ou Gros Minet. 

Le site www.homejardin.com  nous donne les renseignements suivants :
"La touffe herbacée de la queue de lièvre et ses nombreux épis en font une plante très décorative et bien adaptée pour les jardins sauvages. Elle peut également être semée en bordure d'allée par exemple ou incorporée dans les semences des prairies fleuries. Installée dans un pot elle offre de la légèreté et un air champêtre au balcon. Vraiment sympathique, la queue de lièvre ne demande aucun entretien. Elle se ressème spontanément, mais sans devenir envahissante. Ses abondants épis, bien dressés, sont duveteux et soyeux et de couleur blanche avec parfois des reflets argentés. Une fois fanés ils peuvent rester longtemps en place et sont toujours décoratifs. Les épis de la queue de lièvre sont également particulièrement bien adaptés à a confection de bouquets secs auxquels ils donnent un aspect aérien ; elle fait partie des meilleures fleurs à sécher. Après la cueillette, les nouer et les suspendre la tête en bas pour bien les faire sécher."

dimanche 18 novembre 2012

CHAPEAUX

Les chapeaux d'été sont rangés depuis quelques semaines.
Je vous ai présenté le rouge dans le message du 22 septembre.
Ce chapeau cloche m'a été offert par Fabienne pour mon dernier anniversaire.
Place maintenant aux chapeaux d'hiver.
Je n'ai pas assez d'espace sur ce portant pour les ranger tous. Certains ne sont d'ailleurs plus d'actualité car ils ne conviennent pas à ma coupe de cheveux actuelle.
Comme d'habitude, la couleur est au rendez-vous. Qui fait dire à certains de mes proches "Quand on se promène avec toi, on ne passe pas inaperçu !"
Et cela ne date pas d'aujourd'hui. Ceci est mon premier chapeau, offert par Jean-Pierre en 1984 ? 1985 ?

Si je viens vous parler de chapeaux, c'est parce que je ne les regarde plus du même oeil depuis cet été. Car nous avons visité
LE MUSEE DU CHAPEAU de CHAZELLE-SUR-LYON.
Cela fait quelques années que je l'avais repéré et indiqué à Jean-Pierre que cela pourrait être une destination pour nos randonnées cyclo-touristiques. Après étude de la carte, il est apparu que cette petite commune se trouvait sur notre route entre le Beaujolais et les Alpes.

J'ai tardé à vous en parler pour pouvoir savourer mon plaisir une deuxième fois, car pour expliquer la fabrication du chapeau de feutre en poils de lapin, je dois me replonger dans un livre lu goulûment après la visite.

Mais par quoi commencer tant il y a à dire ?
Allez, ouste, innovons : plutôt que d'attendre d'avoir tout rédigé pour publier un long et large article documenté (ce qui va me prendre quelques séances) , essayons le feuilleton. Ainsi, Mickaël (et les autres) ne piafferons pas d'impatience.
SUITE AU PROCHAIN MESSAGE

Cent cinquante cinquième sortie 2012

Amis fidèles, vous avez pu lire sur le blog de Jean-Pierre le compte-rendu de notre 155ème sortie de l'année. Que j'ai commenté ainsi :
Ah bon, je croyais que tu restais derrière pour admirer mon petit cul ! 
Oui, je laisse le politiquement correct à d'autres.
Mais il me faut tout de même préciser : vu ma taille, le mien est petit. Mais par temps d'hiver, avec plusieurs épaisseurs de vêtement pour affronter le froid, il n'y a pas grand chose à admirer !
Ce serait mieux comme cela, qu'en pensez-vous ?
Vous avez pu aussi constater une nouvelle mise en page des photos. Jean-Pierre a découvert la fonction "Retouche photos" dans Max console. A mon tour je la teste :
Voilà la preuve qu'il n'est pas sexy
Bon, j'ai testé, mais avec ma mise en page, cela n'a pas le même cachet que sur l'autre blog, c'est moins élégant.

Ce petit message pour rassurer mon fan-club dont le porte-parole (unique membre ?) s'inquiète :
Mais que fait la SPB (Société Protectrice des Blogs)? Ce blog semble lâchement abandonné à son triste sort sur la toile. Faudra-t-il une pétition ou une gréve de la faim pour que la responsable de cet abandon ne reprenne son poste? 

Je pense qu'il y a des causes plus nobles à défendre. Gardons notre énergie pour les mois à venir, quand nous serons plumés de tous côtés, et qu'il nous faudra nous manifester d'une manière ou d'une autre.

Mais c'est très gentil à Mickaël de s'inquiéter après un mois sans message de la cyclouturière. Par contre, mon intention afin que 2012 reste pour moi une année particulière, est de clôturer ce blog un jour prochain. Je l'écris, pour avoir une preuve au cas où ....